La Planche
des Belles Filles

La montagne maudite
devenue classique du Tour de France

Le Tour et la Planche :
un mariage de raison

Le Tour de France a longtemps ignoré la Haute-Saône. Avec 2012, en 98 éditions, il y est parfois passé, mais ne s’y est arrêté qu’une seule fois, pour un départ en 1972. "Depuis que j’avais fait connaissance avec Christian Prudhomme, je lui disais que ça serait bien que le Tour vienne en Haute-Saône", avoue Yves Krattinger, le président du  Conseil départemental. « Mais il faut savoir que les coureurs disaient que les Vosges ne servaient à rien. Donc il voulait trouver quelque chose d’original. »

C’est  le directeur du Tour de France, lui-même, qui a trouvé la bonne idée à partir des commentaires de participants à une cyclosportive. « Il m’a dit ‘’Ça a l’air dur. C’est quoi La Planche des Belles Filles ?’’ Je lui ai répondu : ‘’Si tu veux, Christian, c’est la prochaine arrivée du Tour.’’ »

De la parole aux actes, il y a cependant un grand pas, car le site n’avait alors pas la capacité d'accueillir la plus grande course du monde. Il fallait le modeler et allonger la route avec près de 300 mètres de goudron supplémentaire. Impensable pour les organisations écologistes qui s’opposent à ces travaux, qu’elles tentent de faire interdire.

Mais Yves Krattinger tenait à son arrivée du Tour autant qu’à son souhait de donner un nouvel élan à la station haut-saônoise. "On sait que ce type de station de moyenne montagne ne tournera plus tous les hivers. Il fallait donc développer le tourisme et les activités estivales. Le passage de Tour de France était un moteur de cette transformation. » Le tribunal administratif donne raison au Conseil départemental et les aménagements nécessaires vont à leur terme.

La Planche des Belles Filles, ce nom légendaire intrigue et cette ascension courte, mais irrégulière fait alors peur. Dès leurs reconnaissances, les coureurs savent que c’est un piège pour les plus faibles qui y laisseront des plumes et des secondes. Quelques semaines avant le passage de la Grande Boucle, le Tour de Franche-Comté y fait étape alors que la reconfiguration de La Planche des Belles Filles était achevée. Ce jour-là, le vainqueur n’est autre que Warren Barguil, alors jeune espoir portant le maillot du CC Etupes.

Le 7 juillet 2012, c’est le grand jour. Le Tour de France vit sa première arrivée en Haute-Saône. Un Britannique inconnu, Chris Froome, l’emporte devant Cadel Evans, Bradley Wiggins et Vincenzo Nibali. « Aujourd’hui, ces quatre-là ont tous au moins un Tour de France à leur palmarès », rappelle avec plaisir Yves Krattinger qui a gagné une partie de son pari. La Planche des Belles Filles a joué le rôle espéré et reste un moment important de cette Grande Boucle. Il n’aura dès lors de cesse d’entretenir la relation entre le Tour de France et une station qui poursuit son développement.

Une histoire qui dure

En 2012, le premier passage du Tour de France à La Planche des Belles Fille est un succès qui en annonce d’autres. « Le lendemain de l’arrivée à Paris, Christian Prudhomme me dit que c’était très bien, que tout le monde était content et qu’il essayerait de revenir, peut-être trois fois en dix ans. J’étais déjà content, très content. En fait, ça s’est fait plus souvent... La Planche n’a jamais déçu ! », lance Yves Krattinger qui accueilli le Tour de France quatre fois en huit éditions (2012, 2014, 2017, 2019).

Comme dans une histoire d’amour, il faut savoir innover, se renouveler. Pour ne pas lasser le public et l’organisateur, le président du Conseil départemental ne manque pas d’idées. « Fin 2017, Christian Prudhomme m’a dit que le Tour pouvait venir en 2019 et 2020. Une fois en début de Tour, une fois en fin de Tour. Il me demande d’y réfléchir avant de se revoir. » La première innovation est de reculer et d’élever encore l’arrivée. Après ceux de 2012, de nouveaux travaux sont entrepris pour allonger la route de près d’un kilomètre avec des pourcentages finaux impressionnants (24% à 26% par endroits). De l’enrobé puis du chemin blanc bien damé avant un final bitumé offrent une nouvelle arrivée à des coureurs proches de terminer à pied. La Super Planche est née.

Les images sont saisissantes et La Planche des Belles Filles est désormais ancrée dans la tête des téléspectateurs. La station haut-saônoise devient en peu de temps un classique, un passage attendu du Tour de France et les cyclos sont toujours plus nombreux à venir s’y frotter. Les scénarios diffèrent mais l’intérêt est toujours présent.

Ces réussites donnent d’autres envies à Yves Krattinger. Le site propose deux arrivées possibles mais l’élu haut-saônois imagine une troisième possibilité : « J’avais dans la tête qu’on pouvait faire un contre-la-montre en aménageant la route forestière pour désengorger le sommet. Quand on s’est revu pour évoquer 2020, Christian Prudhomme m’a dit qu’il viendrait à La Planche à la veille de l’arrivée finale à Paris. C’était une idée que Bernard Thévenet nous avait déjà exposée. Je lui parle du chrono et il me dit : ‘’Mais La Planche, c’est un cul de sac, c’est quasiment impossible pour un contre-la-montre !’’ Là, je lui ai dit : ‘’Je vais t’expliquer, La Planche n’est plus vraiment un cul de sac… On va améliorer la route forestière, mettre un peu d’enduit dessus et les coureurs pourront redescendre’’. »

Encore une fois, Yves Krattinger n’a pas peur d’entreprendre, de modeler la matière existante pour répondre au besoin d’un Tour de France qui assure à La Planche des Belles Filles une renommée internationale. « Il y a eu beaucoup d’images du Tour mais aussi des Mille étangs, de la chapelle de Ronchamp, des paysages, du patrimoine. J’aime le Tour mais c’est aussi un outil de promotion formidable », est convaincu Yves Krattinger qui compte bien faire durer l’histoire d’amour entre le Tour de France et La Planche des Belles Filles.

Christian Prudhomme,
directeur du Tour de France :
« Des images extraordinaires »

Christian Prudhomme, comment avez-vous trouvé
La Planche des Belles Filles ?

« Nous avons l’obsession, depuis que je dirige le Tour, d’aller chercher les difficultés en dehors des Alpes et des Pyrénées qui sont incontournables. Nous recherchions une arrivée sélective dans les Vosges. Le Ballon d’Alsace est un nom qui sonne mais, aujourd’hui, ses pentes ne sont plus assez dures. La Planche des Belles Filles offrait ces pentes-là. J’ai vu sur internet la cyclo des 3 Ballons et que la montée la plus rude qu’on indiquait dans les Vosges, c’était ici. Il y a eu cette rencontre avec Yves Krattinger, président du Conseil départemental de Haute-Saône, et on s’est tout de suite compris. »

Lors de votre première venue, avez-vous ressenti le potentiel de cette arrivée ?

« Lors de sa première rencontre avec Yves Krattinger, Jean-Louis Pagès, alors en charge des lignes d’arrivée, lui a dit au milieu d’un champ : ‘’la caméra sera là et le coureur va sortir dans les sapins. Vous la voyez, l’image ?’’ Or il n’y avait pas de route ! Il y a une arrivée au Ventoux où le coureur sort dans le ciel et une arrivée à La Planche où le coureur sort dans les sapins.  Ce sont des images extraordinaires. »

Le premier passage du Tour de France a-t-il conforté votre opinion ?

« On a vu que La Planche des Belles Filles permettait de mettre une hiérarchie. C’est-à-dire que la hiérarchie de La Planche des Belles Filles, c’est la hiérarchie du Tour. Elle dit une grande part de la vérité du Tour de France, sans créer de gros écarts, ce qui était un atout formidable pour la première semaine du Tour. »

Depuis 2012, le lien entre La Planche et le Tour s’est-il renforcé ?

« On est venu en 2012, 2014, 2017, 2019 et on revient en 2020 en inventant autre chose grâce à Yves Krattinger. On a eu la Super Planche, là ce sera un chrono. Ça a été rendu possible parce qu’il y a eu des aménagements autour de La Planche, la suppression de ce cul-de-sac qui existait jusque-là. Et La Planche des Belles Filles ! Elle a un nom extraordinaire. Ça sonne, même pour les étrangers. La légende qu’il y a derrière, la montée et le fait que dès la première fois, les meilleurs ont émergé avec la première victoire d’étape de Chris Froome dans le Tour de France, c’est fort. Il n’y a pas de raison que ça s’arrête. On a toujours des projets avec Yves Krattinger. »

Quatre arrivées
et quatre scénarios

2012

Les meilleurs de ce Tour de France s’expliquent pour la victoire d’étape. Elle revient à Chris Froome qui se révèle et remporte là son premier succès sur l’épreuve. Il bat au sprint Cadel Evans et son leader Bradley Wiggins. Ce dernier endosse cependant un maillot jaune qu’il ne quittera plus jusqu’à Paris. Cela marque le début du règne de la formation Sky sur le Tour. Le quatrième est Vincenzo Nibali. Ces quatre hommes figurent aujourd’hui au palmarès du Tour de France.

2014

Au terme d’une étape montagneuse et pluvieuse, Vincenzo Nibali attaque deux fois dans la montée finale. D’abord pour reprendre toutes les échappées puis, à 3 km de la ligne, pour aller chercher la victoire et le maillot jaune qu’il ne lâchera plus ensuite. A 15’’, Thibaut Pinot prend la deuxième place en devançant Alejandro Valverde (3e) et Jean-Christophe Péraud (4e). Les hommes forts de ce Tour sont là alors que Contador a abandonné sur chute quelques heures plus tôt.

2017

Une échappée matinale est reprise dans l’ascension vers la Planche des Belles Filles. Fabio Aru attaque à 2.400 mètres de l’arrivée et personne ne cherche à l’accompagner. Chris Froome accélère 700 mètres plus loin mais ne revient pas sur le champion d’Italie, vainqueur. Dans la rampe finale, Dan Martin sprinte pour prendre la deuxième place vingt secondes après Aru. Troisième, Froome enfile le maillot jaune. Richie Porte (4e) et Romain Bardet (5e) le suivent de près.

2019

C’est à la Super Planche que se juge l’arrivée au bout d’une véritable étape de montagne. Pour la première fois, l’échappée résiste au retour des favoris et Dylan Theuns l’emporte devant Giulio Ciccone. Trois mois plus tard, il y reviendra pour demander sa fiancée en mariage. Dans le groupe de favoris, le raidard final voit Geraint Thomas (4e), Thibaut Pinot (5e) et Julian Alaphilippe (6e) devancer Egan Bernal (12e) notamment. Pour six secondes, Ciccone prend le maillot jaune à Alaphilippe.

Les hauts et les bas
de Thibaut Pinot

Pour avoir grandi à Melisey, à une poignée de kilomètres, Thibaut Pinot connaît parfaitement La Planche des Belles Filles. Chaque changement de pente, chaque virage, chaque mètre n’a plus de secret pour lui. Pourtant, elle et lui ne sont pas forcément copains. « C’est une montée irrégulière », souffle celui qui préfère les longs cols.

Si le passage par le col haut-saônois fait souvent partie de ses parcours d’entraînement depuis qu’il est cadet, Thibaut Pinot alterne le bon et le moins bon lors des passages en course, lors du Tour de France. En 2012, pour son premier Tour, il a terminé 15e au sommet. Il savoure cette première arrivée sur des pentes où il avait admiré les champions du Tour de Franche-Comté dans son enfance même s’il imaginait voir son nom un peu plus haut dans le classement. Il se sert de sa déception le lendemain en s’imposant à Porrentruy.

En 2014, il fait partie des meilleurs et termine deuxième derrière Vincenzo Nibali à La Planche des Belles Filles. L’Italien attaque à trois kilomètres de l’arrivée et le Haut-Saônois ne prend pas sa roue. « En 2014, j’avais été un peu déçu de faire deuxième. Je n’avais pas osé suivre Nibali. J’avais manqué un peu de courage », avoue-t-il quelques années plus tard.

Marquée par une quatrième place sur le Giro, son approche du Tour est différente en 2017. Et lorsque La Planche se présente devant lui, il n’a pas encore retrouvé des jambes dignes d’un vainqueur d’étape. Conclusion : 52e au sommet. « Je n’avais pas de jambes, tout simplement. Il n’y a pas de surprise. On espère toujours le petit miracle mais il n’a pas eu lieu », explique le Morgelot après l’arrivée.

L’an passé, il reprend un premier rôle dans le casting du Tour de France. Parmi  les favoris, seul Geraint Thomas le devance de quelques mètres sur un site qu’il arpente aussi l’hiver, skis de fond aux pieds. Les autres prétendants à la victoire finale sont derrière lui. Les ‘’Pinot’’ peints partout sur la route ne lui font pas perdre de vue l’essentiel : « Le Tour commence seulement. »

Planchez-les-Mines
sort de sa léthargie

La vallée retrouve le sourire même si les retombées ne sont pas immédiates. Au pied de la Planche des Belles filles,  Plancher-les Mines  et sa vallée, frappée de désindustrialisation dans les années 70-80. Aujourd’hui, le village sort de sa léthargie. La supérette fraîchement rouverte, voit passer de nombreux cyclistes dont des Belges et Hollandais. C’est l’effet Tour de France.

En cette saison,  il n’est pas rare de voir les amoureux de la petite reine faire étape devant la supérette pour faire le plein d’eau ou de jus de fruits et autres en-cas. Zhéra Guclu a le sourire. Les débuts sont prometteurs. « Les gens du village viennent ainsi que les touristes et les cyclistes qui s’arrêtent pour un dépannage ». A l’extérieur, elle a installé tables et bancs pour une pause-café et sandwiches. 

Un peu plus loin, la boulangerie-pâtisserie propose de quoi se restaurer. Une halte pour reprendre des forces avant de s’attaquer à la montée vers la Planche des Belles filles.

 « Avant, le village s’ankylosait. Aujourd’hui, il y a de l’animation tous les jours quand il fait beau », se réjouit Michel Galmiche. Pour le maire, aucun doute, il y a un avant et un après Tour de France. « Le Tour nous a rendu notre fierté. Les gens portent un autre regard sur notre département. Merci à  Yves Krattinger, président du Département,  qui s’est montré visionnaire ».

Dans la roue des coureurs, la France a découvert des paysages somptueux, loin de l’image de la « Haute-Patate », surnom de la Haute-Saône. Beaucoup  sont venus voir. Et pas que des Français. « Des Belges et des Luxembourgeois ont acheté des maisons sur les hauteurs. Notre village revit », poursuit Michel Galmiche.

Dans les années 70, Plancher-les Mines autrefois riche de son industrie de la métallurgie, de la petite fonderie,  perd ses entreprises et son commerce florissant. D’un plan social à l’autre, la commune tombe sous la barre des mille habitants alors qu’elle recensait quelques années plus tôt mille salariés et une dizaine de bars.

Une clientèle qui vient
pour le ski et les paysages

Aujourd’hui, le village renaît en douceur. Accrochée au flanc de la montagne, une ferme, la Chèvrerie des Roches, qui vend fromages, yaourts. « Nous avons des gîtes avec un taux d’occupation très satisfaisant. Il y a une clientèle qui vient en hiver pour le ski et les paysages ».

Et en face de la mairie « L’hôtel-restaurant du Centre », resté dans son jus et  qui ne fait plus que bar. Des artisans s’installent, souligne la maire. Et d’insister : « Nous avons un médecin, un cabinet d’infirmières, quelques commerces... ». Sans oublier un cinéma de 75 places, Le Select qui fait le bonheur des cinéphiles de la vallée

Perspectives de développement limitées

Mais il reste du pain sur la planche. Plancher-les-Mines est la commune au revenu moyen le plus faible par habitant de Haute-Saône et les perspectives de développement sont limitées. Il reste très peu de terrains constructibles. Sauf peut-être à aménager une aire pour cinq camping-cars. Pour le Tour, le village en accueillera exceptionnellement 200.

Planche-des-Belles-Filles,
terre de légendes

Cinquième arrivée du Tour de France à la Planche-des-Belles-filles (70). Mais d’où vient ce nom ? Rien à voir avec les demoiselles qui, jusqu’à présent, faisaient la bise au vainqueur à l’arrivée. Ce sommet  tire son nom d’un triste épisode  la Guerre de Trente ans.  Selon la légende, les jeunes filles se jetèrent dans le vide pour échapper aux sévices des envahisseurs suédois.

Dans les chaumières, il se raconte qu’au cœur de l’hiver glacial de 1635, les troupes suédoises, précédées d’une sinistre  réputation de pilleurs et de violeurs,  s’installent dans le village voisin de Plancher-les-Mines.

Terrorisées, les jeunes filles se réfugient au sommet de la montagne pour  échapper aux outrages des envahisseurs. Elles seront hélas trahies par un des leurs. Pour échapper aux sévices, elles se jettent dans un étang en contrebas. Depuis, le site se serait appelé la Planche-des-Belles-Filles.

Un brin de romantisme….

Au fil des siècles, d’autres anecdotes sont venues enjoliver la légende pimentant la tragédie d’un brin d’un romantisme. Le chef des tortionnaires serait tombé amoureux de la belle Inès et tenta de la sauver. Trop tard. Il ne remonta des eaux glacées qu’un corps sans vie. Il prit alors une planche et grava de son poignard une épitaphe pour Inès et ses malheureuses compagnes.

Les puristes goûtent peu cette version. L’artiste, Jacques Pissenem, originaire de Plancher-les-Mines, qui a sculpté dans le chêne cette légende la trouve peu crédible. Tout comme la triste fin de ces jeunes filles. La topographie rendant improbable un saut  dans l’étang.   Etang d’ailleurs baptisé « étang des Belles Filles ».

….ou de pragmatisme

Pour les plus pragmatiques, l’appellation les « Belles Filles » dériverait de « fahys » signifiant « hêtraies » du latin « fagus ». Le lieu étant déjà mentionné dans les écrits du XVI e siècle comme « lieu peuplé de belles fahys ». A 3 km à vol d’oiseau se trouve le village de Belfahys.

Quand l’artiste s’en mêle

Une sculpture imposante de plus de quatre mètres coiffe désormais le sommet de la Planche.  Hommage aux Belles Filles, mais aussi à la belle aventure de cette terre haut-saônoise devenue haut-lieu du cyclisme de montagne. C’est l’œuvre du sculpteur Jacques Pissenem, originaire de Plancher-les-Mines.

Dans la main de la belle fille, un petit vélo en métal et dans sa généreuse chevelure, un skieur. Visiblement, la légende de La Planche a nourri l’imaginaire de Jacques Pissenem mais il l’a enrichie de deux symboles : le vélo qui a placé La Planche comme une étape mythique du Tour de France  et le ski qui fait les beaux jours de la station vosgienne.

« C’est une commande du Conseil départemental pour remplacer une sculpture réalisée en 2005 mais qui n’a pas survécu », confie l’artiste. A l’époque, le gérant de l’hôtel-restaurant de la Planche lui demande de réaliser une sculpture d’un sapin de 1,60 m qui avait été coupé à la Planche. La tragédie des Belles Filles  s’impose. « C’était une de mes premières sculptures. J’ai réalisé une femme qui se jette dans le vide ». Malheureusement, l’œuvre n’a pas résisté aux outrages du temps. Il fallait donc la remplacer. Cette fois, le sculpteur a utilisé du chêne durable de la région. Il a ajouté quelques détails : à regarder de près, un doigt de la belle fille représente un sexe d’homme et un autre les griffes d’un animal.

La station familiale multisaisons en plein boom

La Planche des belles filles est devenue LA destination des amoureux de la petite reine, elle reste par ailleurs une station de ski prisée  par les familles. Débutants et jeunes enfants peuvent s’adonner aux joies de la première glisse grâce à trois téléskis et à six pistes aux difficultés variables, allant du vert au noir.

Mais avec les hivers moins rigoureux et l’absence de neige, la Planche devait s’ouvrir à d’autres activités. Ici pas de coups de canon. On ne mise pas tout sur l’or blanc. La volonté du Conseil départemental est d’en faire une station multisaisons.

En hiver, ski alpin, ski de fond, luge, descente en bouée (tubing) et randonnée à raquettes sont au programme. Dès l’arrivée des beaux jours, place au trail, au tubing, à la trottinette sur herbe, au roll’herbe et à la randonnée pour profiter des paysages.

 Le Conseil départemental a choisi de confier l’exploitation du site à Woka loisirs en 2019. Une première saison boostée avec l’arrivée du Tour de France, reconnaît Laurent Asselin , directeur. La Planche y a gagné en notoriété. « C’est un super site qui a gagné en notoriété ».

En mai dernier, la station, a ouvert Accro Planche, deux parcours dans les arbres. En vert pour les enfants et en bleu et rouge pour les adultes.  

Texte : Patricia LOUIS, Thierry SANDOZ
Photos : Lionel VADAM, Alex MARCHI, Bruno GRANDJEAN
Montage : Service Support ERV